Portrait de Willem par S.Clay Wilson, 1984.

N'oublions jamais, 1985.
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Rock Hardi : Que sont devenus Fred Fallo, Gaston et Dick Talon, Barstein et tous les personnages dont on pouvait lire les aventures dans Hara Kiri, Charlie Mensuel ou Charlie Hebdo ?
Willem : Dans Charlie Hebdo, je réutilise de temps en temps Dick Talon, qui est devenu lepéniste. Toujours dans Charlie Hebdo, pour une longue histoire à suivre d’il y a un an et demi, Barstein est réapparu, et Gaston Talon le détective aussi, comme faux frère de Bernard Kouchner ! Je n’ai pas encore eu l’occasion de recaser Fred Fallo.

Rock Hardi : Avec Joost Swarte, vous avez fait un livre pour enfants ( Le Tour du monde de Ric et Claire, éd. Futuropolis ) et avec S. Clay Wilson une bande dessinée improvisée par correspondance ( Bastard, éd. Futuropolis ). Pouvez-vous nous parler de ces deux expériences ?
Willem : Je connaissais le travail de Swarte, pas la personne. J’étais en train d’écrire un scénario pour Charlie Mensuel, Esclaves de la seringue, où il était beaucoup question de voitures. Comme ça m’emmerdait de dessiner des bagnoles, j’ai fait appel au spécialiste. Surtout que je trouvais que Swarte méritait une plus grande audience que celle des revues underground hollandaises comme Tante Lenny ou Modern Papier. On se voit de temps en temps, on s’envoie des trucs. Mais il est trop occupé à faire de l’architecture ( un théâtre à Haarlem ) pour qu’on puisse faire quelque chose ensemble.
S. Clay Wilson, je l’ai rencontré à Paris pendant un voyage qu’il faisait. Comme on aime tous les deux picoler, le contact s’est vite établi. Le livre, Bastard, était plus une blague, un prétexte pour s’écrire. Maintenant, on ne s’écrit plus que très rarement.

Rock Hardi : N’oublions jamais ( Éditions du Square ), recueil de terribles dessins sur la dernière guerre montre jusqu’à quel point la barbarie humaine peut aller. Ces dessins ont été prépubliés dans Hara Kiri. Était-il prévu dès le départ d’en faire un livre ?
Willem : En travaillant pour des revues, je ne pense pas à d’éventuels albums. Il faut d’abord faire des journaux lisibles. Après , si tout va bien, on peut faire un choix pour un livre. Pour la série N’oublions jamais, j’avais commencé à faire des dessins chez moi, puis je les ai montrés à Gébé, le rédac’chef, en disant :
« Moi ça me fait fait rire, mais peut-être que je suis le seul. Est-ce que ça t’intéresse pour Hara Kiri ? ». Il les a pris et j’ai continué jusqu’au moment où j’ai voulu passer à autre chose. Entre temps, Gourio et Vuillemin avaient commencé à faire Hitler = SS, donc ça commençait à bien faire dans le journal._____________________________________________________
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